Ramadan
Le Ramadan a commencé il y a plusieurs jours déjà, et j'ai envie d'en parler.En plus, cela me permet de parler de religion autrement que péjorativement, car j'ai depuis toujours été très intrigué par cet acte de jeûne qui me semble depuis mon enfance plus terrible encore que le simple Carème que m'imposait mon contrat avec Jésus-Télécom (Hotligne avec Dieu spécialisée dans l'art de m'énerver, un peu à l'image d'Alice pour certain).
Depuis tout petit déjà, je cotoyais des musulmans, dans mon école, ma classe, et la seule chose qui fondamentalement pour moi à l'époque les différenciaient de ma personne était le fait qu'ils ne mangeaient pas de porc. Mon meilleur ami de l'époque n'en mangeait d'ailleurs pas, et quand il me l'a avoué, un jour de sortie scolaire où ma mère m'avait préparé un sandwich au jambon, je lui ai répondu le plus bêtement et innocemment du monde: "c'est bête, c'est bon, le cochon!!"^^
De manière plus générale, l'Islam m'a toujours parue être un exotisme qui m'était interdit, car j'étais liés par les liens familials, spirituels et quasi-corporels à ce catholissisme que j'écris désormais sans majuscule tant il me repousse. D'où peut-être cette fascination pour un acte de jeûne qui me parait encore assez dur: "depuis l'apparition de l'aube véritable jusqu'au coucher du soleil" (Wikipédia).
En primaire, je n'avais pas trop entendu parler du Ramadan, mais lorsque je suis arrivé au collège (qui, soit dit en passant, était privé et catho -__-), nombreux ont été les élèves autour de moi à le pratiquer chaque année, et une organisation autour du mois de Ramadan était devenue courante au sein de l'administration scolaire: les élèves souhaitant faire le jeûne devait se signaler auprès de la responsable de l'établissement, pour qu'elle puisse prendre les dispositions nécéssaires: prévenir la secrètaire et trésoriaire du noms des élèves qui n'auront pas à payer la cantine durant cette période (basique, mais c'est vrai que sinon, chaque repas étaient facturés); prévenir l'infiermière du nombre d'élève (vous comprendrez après pourquoi); puis demander aux professeurs de surveiller leur classe (et là, quelque soit les classes où des élèves faisaient le Ramadan). Du coup, tout les professeurs, chaque début de jeûne, entrait en classe en demandant qui pratiquait le Ramadan.
Je sais, ça peut paraître un peu "abusé", un tel bataclan scolaire pour la pratique religieuse d'une partie des élèves de l'école, et j'avais d'ailleurs penser cela au début: mais au fur et à mesure qu'avançait le mois, je voyais plusieurs pratiquants du jeûne s'évanouirent en classe, dans les couloirs ou dans la cours, et à ce moment-là, tout les professeurs savaient ce qu'ils avaient à faire. L'organisation méticuleuse portait alors ses fruits.
Une amie venait en cours avec seulement une bouteille d'eau, et au fil de la journée, la bouteille se vidait, et au fil des jours, son visage pâlissait... Elle m'avait avoué plusieurs fois avoir "tricher", mais elle me disait ça avec une telle tristesse dans la voix que je la comprenais à bout de force quand elle faisait cela.
Un jour, je demanda à la "responsable religieuse" (désigniation donnée pompeusement, surtout à une femme vivant dans un couvant et destinée dans le collège à prodiguer la bonne parole catholique) si je pouvais, en tant que "Jésus-boy", pratiquer le Ramadan. Une sorte "d'auditeur libre", quoi. Elle me répondit que non, que je ne pouvais pas car ma confession n'était pas celle-ci, et que si je voulais faire un acte de jeûne, je pouvais le faire pendant le Carême, en partageant la douleur passée du Christ Notre Seigneur (CNS, pour les intimes).
Du coup, ça m'a fait patienter jusqu'à plus loin dans l'année scolaire.
Suivant des cours religieux (à l'époque, je préparais un diplôme nommé "Baptême"), je fûs bassiné avec la vie du Christ Notre Seigneur (CNS pour les intimes), de son lien avec Dieu Le Père Tout-Puissant (DLPTP pour les intimes), et avec le troisième, l'Esprit Saint (ES, vous l'aurez compris, pour les intimes), dont je me demandais et me demande toujours mais putain c'est qui celui-là (???). On me bassina tellement que, ogre que je suis, lorsque la vieille religieuse vînt me voir à la cantine pour voir si je me nourrissait bien de maigre manière, je piqua une colère monstrueuse qui, face à un plateau quasi-vide, devant moi, le mien, alors qu'habituellement il est plein à raz-bord, me propulsa jusqu'à la cantinière, qui me servit avec son sourire qu'elle me réservait ma dose de rab quotidien, Amen (si vous cherchez Regulus, sachez-le, je l'ai bouffé ce jour-là).
Le Carême tourna court, et ça renforça mon envie d'un Ramadan. On ne mange pas, on se prive et l'on essaye de faire le bien autour de soi. Bien que ma vision du catholissisme est énormement changé depuis cette époque, et aussi que l'Islam m'apparait toujours comme un mystère, un exotisme, une religion si proche et pourtant si lointain de ma petite personne, je sais qu'au collège déjà, j'avais déjà cette fascination pour cette pratique, et ce dédain empli de vulgarité pour son "équivalent" catho.
Voilà, cet article touche à sa fin, comme on dit, et j'ai fais l'éloge d'une chose qui m'est connue que dans les grandes lignes, bien que ma recherhe sur Wikipédia m'en ait apprit un peu plus. J'ai aussi énormement descendu mon ancienne religion, dont le contrat a prit fin dès mon age de raison, et dont la clotûre s'est renforcée il y a un peu plus d'un an: je m'en excuse sincèrement auprès de ceux qui ne partage pas mon avis, qui ont peut-être trouver mes propos déplacés, vulgaires etc.. Je conçois que votre point de vue soit différent, alors dans le cadre de cet effort, faites l'effort de ne pas m'en tenir trop rigueur.
Bonne chance pour le Ramadan à ceux qui le commencent, bonne chance pour le Carême à ceux qui le prévoient, et pour les autres... baaah... bonne fin de lecture (si vous avez tout lu!!!^^).